Un peu d'Histoire...
La danse orientale est l'héritage de plusieurs siècles d'histoire et l'expression de la féminité. Celle-ci est née dans les temples et au cœur du corps des femmes. Elle a perduré grâce à la transmission des mères.
Du temps des pharaons, les prêtresses sacrées faisaient tournoyer leur corps et ondulaient leur ventre afin que la déesse de l’amour et de la fécondité, vienne prendre possession d’elles.
C’est avec les mêmes mouvements ronds des hanches, des bras et des mains, que les initiées indiennes célèbrent Kali, déesse de la fertilité depuis des millinéaires.
Au cinquième siècle, une grande partie des tribus tziganes quitte l’Inde chassée par la famine ; certaines partent vers l’Europe en passant par la Turquie, les autres suivent la côte sud, traversent la Mésopotamie et arrivent en Egypte. Une dernière vague ira jusqu’en Espagne.
Les gitanes ont emmené leur tradition qu’elles adaptent aux coutumes locales ; c’est ainsi que naîtra le flamenco, mélange de danse sacrée indienne, arabe et andalouse.

Par Jean-Léon Gérôme- Peintre (1824-1904)
Les Français ont découvert la danse orientale lorsque les soldats de Bonaparte débarquèrent pendant la "campagne d'Égypte" (1798-1801) . Venant d'une société relativement puritaine, la moindre nudité leur était alors perçue comme un puissant aphrodisiaque.
En voyant ces bassins de femmes se déhancher langoureusement, et ces sortes de tremblements généralisés alors que l'Église de l'époque considérait la danse comme une marque du démon - ils firent une erreur d'appréciation et assimilèrent naturellement la danse orientale à une invitation à la prostitution, même si en aucun cas, elle ne fait partie de ce milieu.
Bonaparte devant le Spinx par Jean-Léon Gérôme (1824-1904)
La pratique de la danse orientale a fait son entrée en Europe et en Amérique dans les cabarets au milieu des années 1930-40, d'où est issu l'étincelant costume deux pièces brodé de pierres et de paillettes.
C'est seulement au XX siècles que la danse orientale va connaitre un tournant sans pareil dans son l'histoire. Tout commença lorsqu'une femme prénommé Badia Masabni, d'origine syro-libanaise eu l'idée d'ouvrir en 1926 le 1er cabaret egyptien « le casino opéra » au Caire pour offrir au publique égyptien, un spectacle somptueux, raffiné et de grande qualité.
Elle envisagea la danse orientale à une échelle spectaculaire, elle imagina des décors, une technique plus élaboré inspiré notamment de danse classique, et introduisit des accessoires tels que le voile et des magnifiques costumes. Ce casino devint en quelques années le passage obligatoire à toute danseuse digne de ce nom. C'est ainsi que les très célèbres Samia Gamal et Tahia Carioca firent leurs premières prestations au casino opéra et devinrent des noms incontournables de la danse orientale.
Depuis ce temps, mais surtout depuis les années 90, cette danse connaît un essor fulgurant partout dans le monde.
Si de nos jours, c'est le "style" égyptien qui domine dans les cours et spectacles, c'est en raison de la notoriété acquise par les danseuses egyptiennes lorsque le Caire devint capitale du spectacle dans les années 30.

